Rectorat d’Amiens : nous ne nous laisserons pas faire !

Monsieur le député François Ruffin interpelle Monsieur le ministre de l’Éducation quant à la possible fusion des académies d’Amiens et de Lille.

Ce printemps, avec la fermeture prévue d’un grand nombre de classes dans le département de la Somme, des parents se sont mobilisés, des enseignants, et des élus bien sûr : « Nuit des écoles », manifestations, opérations escargot…
Les arbitrages en cours ne nous satisfont pas toujours.
Nous continuons à protester contre certains de vos choix.
Mais durant toutes ces semaines, nous tenons à souligner un point positif : la possibilité d’un dialogue, continu, avec le Rectorat, et ce malgré nos désaccords.

En tant qu’élus, avec des maires ou d’autres parlementaires, nous avons été reçus à quatre reprises en l’espace d’un mois et demi, soit par l’Inspecteur d’Académie, soit par le Secrétaire général. Et de même, la porte du Rectorat était rapidement ouverte pour les parents d’élèves ou les syndicats d’enseignants.

Sentiment d’abandon

Or, dans un rapport remis au ministre de l’Éducation nationale et à la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation portant sur « la réorganisation territoriale des services déconcentrés », les auteurs préconisent le passage à treize académies, correspondant au contour des nouvelles régions françaises.

Disons-le tout net : il serait pour nous inacceptable que le rectorat déménage d’Amiens à Lille. Cet éloignement de nos interlocuteurs susciterait une évidente colère, un sentiment d’abandon : désormais, lorsqu’une décision de votre ministère tomberait, ne nous conviendrait pas, il faudrait bloquer une journée quasiment, deux heures de route à l’aller, autant au retour, et bien sûr sans que des cortèges puissent accompagner les porte-paroles.
Vous y gagneriez en tranquillité apparente.
Mais je dis bien : apparente.
Le dialogue, même dans le dissensus, serait rompu.
C’est un peu plus d’amertume qui s’installerait dans le coeur des femmes et des hommes de notre région. L’impression que la République n’est plus pour eux, pour leurs enfants.

Le triple choc picard

La Picardie connaît, vous le savez, un choc industriel de grande ampleur et étalé dans le temps (Magnetti-Marelli, Goodyear, Whirlpool…). Nous avons subi également un choc symbolique important : le nom de Picardie rayé d’un trait de plume, depuis Paris et avec mépris. Le choc administratif qui s’y rajoute : perte du Conseil Régional, et des emplois qui vont avec, perte des services régionaux, notamment l’ARS, et des emplois qui vont avec…
Et le rectorat devrait suivre ?

Alors, Monsieur le ministre, nous vous adressons une question : comptez-vous suivre les préconisations de ce rapport ?
Mais nous vous adressons également un avertissement : nous ne nous laisserons pas faire. Et nous sommes convaincus que, en la matière, la solidarité des élus de tous bords, des habitants de toutes sensibilités, sera inconditionnelle et puissante.

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