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L’Express de Patrick Drahi en souffrance, Guillaume Dubois écarté

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4 septembre 2018

Temps de lecture : 3 minutes
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L’Express de Patrick Drahi en souffrance, Guillaume Dubois écarté

Temps de lecture : 3 minutes

Alors que l’action d’Altice, la maison mère de L’Express, tombe en capilotade chutant de 93% en trois ans, l’hebdomadaire généraliste du groupe Altice traverse une nouvelle crise.

L’abandon programmé du papier

Nous vous en par­lions en avril. Dans une déc­la­ra­tion passée rel­a­tive­ment inaperçue (Le Figaro du 26 mars 2018), Alain Weill PDG d’Altice France annonçait tran­quille­ment la fin de la for­mule papi­er pour Libéra­tion comme pour L’Express :

« La déci­sion a été prise pour Libéra­tion et L’Express d’engager un pro­jet de trans­for­ma­tion dig­i­tale impor­tant. Le mot d’ordre est « dig­i­tal first ». Désor­mais, toutes les équipes seront tournées vers le site, qui sera à très forte valeur ajoutée. Nous allons pouss­er les abon­nements numériques. Cela fonc­tionne très bien aux États-Unis. Enfin, il y aura une petite équipe qui extraira des con­tenus et fab­ri­quera un jour­nal papi­er ». (Les mots en gras sont soulignés par nous)

Sans indi­quer de date couperet, Alain Weill annonçait aux équipes de rédac­tion la fin de la for­mule papi­er pour se con­cen­tr­er sur des pro­duits pure­ment digitaux.

Tentative de relance du titre

Arrivé en 2016 (info­gra­phie du groupe L’Ex­press ici) comme poulain d’Alain Weill, Guil­laume Dubois avait une feuille de route chargée. Le précé­dent directeur, l’homme à l’écharpe rouge Christophe Bar­bi­er restait dans la mai­son comme édi­to­ri­al­iste, un poste moins exposé et Dubois devait relancer le titre sur tous les fronts, dig­i­tal et papi­er. Après un solide plan de départs il fusion­nait les rédac­tions print et web, pous­sait le dig­i­tal pour favoris­er les abon­nements numériques tout en espérant un rebond des ventes papier.

Un mal­heur n’arrivant jamais seul, à la suite d’incidents tech­niques six cent mille exem­plaires de titres dif­fusés par SFR presse se sont « éva­porés » courant juil­let (La Let­tre A du 29/08/2018). On ne sait com­ment L’Express a été touché, mais l’hebdomadaire a été atteint comme les autres.

Au même titre que les divers heb­do­madaires (L’Obs, Le Point, Valeurs Actuelles, Mar­i­anne), tous en régres­sion, L’Express n’a pas réus­si à enray­er une ten­dance néga­tive. Alors que l’audience du site dimin­u­ait de l’ordre de 20% entre jan­vi­er et juin 2018, les ventes papi­er tombaient à moins de 250.000 exem­plaires au print­emps, con­tre plus de 300.000 exem­plaires en 2016. Ces mau­vais chiffres ont coûté sa tête à Guil­laume Dubois, sans qu’il puisse être tenu pour seul respon­s­able. En atten­dant un nou­veau directeur, la rédac­tion s’interroge sur les véri­ta­bles objec­tifs de Weill et Drahi. Sim­ple aban­don du papi­er ou vente à un tiers ? Avec dans les deux cas un plan social à la clé.