Gilets jaunes : enquête ouverte après la fuite du dispositif de sécurité sur 4Chan

La note donne le détail du dispositif des forces de l’ordre de ce samedi dans la capitale et mentionne les individus qui ont l’interdiction de se rendre à Paris.

 Paris VIIIe, le 24 novembre 2018. Manifestations des Gilets jaunes sur les Champs-Elysées.
Paris VIIIe, le 24 novembre 2018. Manifestations des Gilets jaunes sur les Champs-Elysées. LP/Frédéric Dugit

    Voilà une fuite qui fait tache, alors que le gouvernement martèle depuis des jours que ce samedi s'annonce à hauts risques dans le cadre de la mobilisation des Gilets jaunes. Ce vendredi soir, un forum libertaire mondialement utilisé, 4Chan, a mis en ligne un document présenté comme émanant de la Direction de la sécurité et de proximité de l'agglomération (DSPAP) de la préfecture de police de Paris. Ce texte, qui présente toutes les caractéristiques officielles et fait référence à des sigles et hiérarques policiers précis, détaille une partie du dispositif de sécurité prévu ce samedi dans la capitale pour l'acte 4 des Gilets jaunes. Un document qui n'a que très peu circulé en interne.

    Le document est rédigé par le chef de la DSPAP à l'attention des commissaires chefs de service de la capitale. Y figurent des consignes générales sur le traitement policier et judiciaire des éventuels débordements et les détails du dispositif opérationnel dont nous ne dévoilerons évidemment pas le contenu. Tout aussi dérangeant, la liste des individus interdits à paraître à Paris est attachée en annexe.

    La justice ouvre une enquête

    La fuite d'un tel document officiel met clairement en difficulté les autorités et porte atteinte à la sécurité des forces de l'ordre mobilisées à Paris, alors que le ministère de l'Intérieur et le préfet de police se sont efforcés de donner le moins de détails possible sur le dispositif pour éviter que les casseurs et les manifestants violents ne s'adaptent à leur logistique. 8 000 gendarmes et policiers seront déployés ainsi qu'une douzaine de véhicules blindés à Paris, avait seulement détaillé l'exécutif.

    Ce vendredi soir, nombre de policiers ne cachaient pas leur agacement et leur inquiétude à la vue de cette fuite. Si le document n'est pas classé secret-défense, la justice a immédiatement décidé, selon nos informations, d'ouvrir une enquête confiée à la brigade d'enquêtes sur les fraudes aux technologies de l'information (BEFTI), un service de police judiciaire pour découvrir dans quelles circonstances celui-ci s'est retrouvé en ligne.

    En conséquence, le dispositif de sécurité aurait été «réajusté», ce samedi matin.