Une sexagénaire meurt car le Samu ne se déplace pas

Une sexagénaire dont l'identité n'a pas été révélée est décédée après s'être plaint de douleurs dans la poitrine et dans le bras gauche. Prévenant sa patronne dans un premier temps, elle a ensuite été en contact avec le Samu. Dix jours plus tard, son corps a été retrouvé par un voisin sans qu'une ambulance ait un jour été sur place. 
par
sebastien.paulus
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Une enquête a été ouverte par les autorités dans le cadre d'un décès survenu à la mi-juin du côté de Mulhouze. Une femme avait appelé son employeuse pour lui dire qu'elle souffrait de douleurs du côté gauche et qu'elle ne pouvait pas venir travailler. Estimant que le cas était préoccupant, la directrice de l'agence d'intérim mulhousienne a eu le bon réflexe d'appeler le Samu pour faire part de ses inquiétudes.

"Elle se plaignait de douleurs à la cage thoracique, des douleurs intercostales, au coeur et au bras gauche. Elle disait ne pas réussir à respirer correctement", raconte la responsable de l'agence, qui souhaite rester anonyme. Elle reste en contact avec son employée qui vit seule jusqu'à l'appel qu'elle reçoit du Samu. Toutefois, après cet appel, le Samu décide de ne pas envoyer d'assistance à la sexagénaire. Dix jours plus tard, la femme a été retrouvée morte dans son lit par son voisin. L'autopsie révèle qu'elle est décédée d'un arrêt cardiaque le jour de l'appel au Samu.

Une information judiciaire ouverte

Le parquet de Mulhouse a ouvert une information judiciaire pour "non-assistance à personne en danger par personne morale" le 20 septembre dernier contre le groupement hospitalier régional Mulhouse-Sud-Alsace. A cela s'ajoute une information pour "non-assistance à personne en danger contre X", soit le médecin du 15 qui a pris en charge l'appel.

Ce fait divers n'est pas sans rappeler le cas de Naomi Musenga, cette jeune mère de famille de 22 ans qui avait été moquée par une opératrice après son appel au Samu. Elle était finalement décédée et l'appel avait été rendu public, provoquant un tollé sur les réseaux sociaux. Deux enquêtes, judiciaire et administrative avaient été ouvertes.