Offensive de verdissement dans le centre-ville gris de Gatineau

Consciente des réels impacts d’une telle situation depuis quelques années, la Ville de Gatineau, en collaboration avec le Conseil régional de l’environnement et du développement durable (CREDDO), lancera une offensive de verdissement de l’Île-de-Hull le printemps prochain. Le CREDDO travaille sur ce projet depuis plus d’un an et a reçu 1 million $ du Fonds Vert du gouvernement du Québec et de la Ville pour étudier le terrain, préciser les besoins et planter des centaines d’arbres.

Le conseil municipal a d’ailleurs autorisé la signature d’un protocole d’entente à cet effet mardi dernier. L’objectif au départ était de faire passer le taux de canopée (couvert végétal) de 16% à 21 %. Ne pouvant intervenir que sur l’emprise publique, l’objectif a été revu à la baisse. Cette première phase de verdissement du centre-ville fera passer le taux de canope à 18 %, ce qui en fera toujours un des plus faibles dans les centres-ville du Québec. Montréal et Québec visent respectivement 25 % et 32 % d’ici un an.

Mais comme il faut toujours commencer quelque part, le CREDDO réalisera d’ici le printemps prochain une étude de caractérisation des arbres existants afin de mieux planifier la sélection des arbres à planter. «Un de nos objectifs est d’assurer la durabilité de la forêt urbaine, explique Laurence Coulombe, responsable du projet au CREDDO. Il faut une diversité d’arbres capable de survivre aussi bien aux chaleurs extrêmes qu’aux froids extrêmes et aux importantes précipitations. Toute la question des changements climatiques nous force à planifier en fonction de ce qui s’en vient et les prévisions augurent assez d’extrêmes.»

Le directeur général du CREDDO, Benoît Delage, rappelle que Gatineau a connu 21 jours de canicule cet été. «Selon les prévisions de l’organisme Ouranos, ça va doubler d’ici 20 ans, dit-il. Pour tempérer le climat, le meilleur outil qu’on a c’est l’arbre. Il faut planter des arbres dans nos villes et il faut le maire maintenant si on veut en retirer les bénéfices dans 20 ans.»

Le CREDDO reste vague sur les essences d’arbres qui seront plantés dans le centre-ville le printemps prochain. Mme Coulombe précise toutefois qu’on retrouve beaucoup d’arbres feuillus à grand déploiement, souvent tous les mêmes. «On aimerait planter des arbres avec des compositions différentes, des arbres capables de survivre à l’environnement extrême qu’est un milieu urbain, mais des arbres sous-représentés normalement.»

Le travail doit se faire en étroite collaboration avec les services municipaux. Le CREDDO va identifier les meilleurs endroits pour planter les arbres et la Ville, mieux équipée, va s’occuper des travaux. «On va préférer planter des arbres de calibre moyen, note Mme Coulombe. Quand ils sont trop petits, surtout en milieu urbain, ils risquent d’être piétinés ou détruits par les opérations de déneigement. On va planter des arbres assez gros pour que visuellement ils fassent une différence immédiate.»

La conseillère Audrey Bureau a salué le travail fait par le CREDDO dans ce dossier. Elle affirme que de telles initiatives de verdissement sont appelées à se multiplier à Gatineau dans les prochains mois.