Desserte TGV de Libourne : le maire engage le bras de fer avec la SNCF
La SNCF veut réduire la fréquence des TGV en gare de Libourne, une fois la ligne grande vitesse mise en service en 2017. Mais le maire de Libourne ne l'entend pas de cette oreille, et menace de ne plus payer pour la LGV si la future desserte de la ville n'est pas améliorée.
La ville de Libourne ne veut pas regarder les TGV passer : son maire Philippe Buisson, et président de la CALI, la communauté d'agglomération du Libournais, met la pression sur la SNCF pour obtenir une meilleure desserte à l'horizon 2017.
La CALI avait accepté de financer la ligne ferroviaire grande vitesse Tours-Bordeaux à hauteur de 2 millions et demi d'euros en échange d'un maintien de la desserte actuelle de la ville, à savoir 10 TGV aller-retour par jour entre Libourne et Paris. Or, la SNCF a fait savoir qu'elle n'entendait pas respecter la convention signée en 2010 avec l'Etat et RFF, et qu'une fois la LGV en service dans 2 ans et demi, elle ne maintiendrait que trois allers-retours par jour entre Libourne avec la Capitale .
La Communauté d'agglomération a donc décidé de geler les 500.000 euros qu'elle doit encore verser pour le financement de la LGV.
"C'est un combat vital, un combat structurel pour Libourne, ville-centre d'un bassin de vie de 400.000 habitants. Nous avions fait le choix judicieux de financer la LGV alors qu'elle ne passait pas par Libourne, en contrepartie de quoi on avait cette garantie de desserte. On vient nous dire aujourd'hui que cet engagement ne vaut rien. Il nous faut des contreparties".
— Philippe Buisson, maire de Libourne et président de la CALI
Le maire réclame le maintien d'au moins six allers-retour par jour, et d'autres contreparties comme par exemple le financement d'un pôle multimodal en gare de Libourne. Il a rencontré mercredi à Paris le médiateur nommé par la SNCF : il s'agit de Jean Auroux, ancien ministre du Travail et des transports, qui doit rendre sa copie fin juin à la SNCF.
Des habitants attachés à leur TGV en gare de Libourne
Les habitants du Libournais sont très attachés à cette desserte directe de Paris. Certains font tous les jours Libourne-Angoulême ou Libourne-Poitiers pour leur travail , et ils sont nombreux à emprunter régulièrement la ligne.
"Cà ne m'arrangerait pas de devoir aller à Bordeaux, j'y perdrais du temps, de la commodité et de l'argent. C'est beaucoup plus pratique pour moi de venir à Libourne".
— Jean-Claude, habitant de Langon, prend le TGV une fois par mois pour Paris
Cette éventuelle réduction des fréquences est aussi mal vue par les les habitants du Périgord qui ont pris l'habitude de venir ici pour prendre le TGV à Lioburne.
"Mes enfants, qui vivent en région parisienne, viennent tous les 15 jours, voire tous les huit jours, ce serait pénalisant pour eux. On est déjà enclavé, si en plus on rajoute celà".
— Germaine, de Périgueux
Ce combat est appuyé par le monde socio-économique.
"Réduire de façon aussi drastique la desserte, c'est une grosse sottise, et nous nous battrons pour éviter celà. Nous soutenons les élus dans leurs démarches. La déshérence risque d'être pour le Libournais, mais aussi pour tout le Périgord. Comment la SNCF peut-elle ne pas comprendre une chose pareille ?"
— Yves Ratel, président de la Chambre de Commerce et d'Industrie de Libourne
Une pétition pourrait être lancée pour soutenir les élus.
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