L’Union européenne et le Canada ferment leur espace aérien aux avions russes

L’Union européenne a annoncé qu’elle allait fermer son espace aérien aux compagnies russes, en représailles à l’invasion de l’Ukraine par Moscou, une mesure également décidée par plusieurs pays européens ne faisant pas partie de l’UE et par le Canada.

par
AFP
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«Nous proposons (aux Vingt-Sept) d’interdire tous les avions appartenant à des Russes, enregistrés en Russie ou contrôlés par des intérêts russes. Ils ne pourront plus atterrir, décoller ou survoler le territoire de l’UE», a annoncé dimanche la présidente de la Commission Ursula von der Leyen.

Dans la journée, les pays européens avaient annoncé, les uns après les autres, des décisions de ce type, de l’Italie à l’Allemagne, en passant par la Belgique, la Suède, la France, l’Espagne ou le Portugal.

Réaction d’Alexander De Croo

«En Europe, le ciel est ouvert (…) à ceux qui connectent les peuples, pas à ceux qui commettent des agressions brutales», a justifié le Premier ministre belge Alexander De Croo.

«Il n’y a pas de place dans l’espace aérien néerlandais pour un régime qui applique une violence inutile et brutale», a souligné pour sa part le ministre néerlandais de l’Infrastructure, Mark Harbers.

D’autres pays franchissent le pas

D’autres pays européens, non membres de l’UE, ont aussi pris de telles mesures dimanche ou ces derniers jours, à l’image du Royaume-Uni, de la Norvège, de la Macédoine du Nord ou de l’Islande.

Hors continent européen, le Canada, deuxième plus vaste pays de la planète, a aussi annoncé une telle décision.

Malgré cette interdiction, un vol de la compagnie russe Aeroflot a survolé dimanche soir l’Est canadien. Il s’agit du vol Aeroflot 111 qui a quitté Miami, dans le sud-est des États-Unis, pour Moscou, en survolant la côte est canadienne, selon le relevé en ligne du site spécialisé Flightaware.com consulté par l’AFP.

«Nous lançons un examen de la conduite d’Aeroflot et du fournisseur indépendant de services de navigation aérienne, NAVCAN, qui ont mené à cette infraction», a réagi sur Twitter le ministère canadien des Transports, reconnaissant que «le vol numéro 111 d’Aeroflot a enfreint l’interdiction mise en place».

Avec les nombreux pays ayant déjà fermé ou annoncé la fermeture de leur espace aérien, le trafic aérien russe se retrouve face à une très vaste zone de non-survol, contraignant les vols à d’énormes détours.

«Unité totale»

L’attaque russe «doit être contrée par les sanctions internationales les plus fortes possibles», a déclaré sur Twitter le chef de la diplomatie danoise Jeppe Kofod.

«À l’invasion russe en Ukraine, l’Europe répond par une unité totale», a souligné pour sa part le ministre français délégué aux Transports Jean-Baptiste Djebbari.

En représailles, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire aux avions liés aux pays européens ayant annoncé de telles décisions ces derniers jours, comme le Royaume-Uni, la Lettonie, la Lituanie, l’Estonie, la Slovénie, la Bulgarie, la Pologne et la République tchèque.

À l’unisson d’un nombre croissant de compagnies occidentales (British Airways…), Lufthansa – premier groupe européen avec les marques Lufthansa, Condor, Swiss, Brussel Airlines – a décidé samedi de suspendre ses vols vers et au-dessus de la Russie pour une semaine, disant anticiper des mesures de rétorsion de Moscou.

Air France a annoncé de son côté dimanche suspendre temporairement «la desserte et le survol de la Russie» et n’assurera plus ses liaisons vers Moscou et Saint-Pétersbourg jusqu’à nouvel ordre «compte tenu de la situation dans la région».

En conséquence, la compagnie aérienne suspend également ses vols de et vers la Chine, la Corée et le Japon, «le temps d’étudier les options de plan de vol permettant d’éviter l’espace aérien russe».