Abstract

Abstract:

Un Livre blanc (2007) et Une Vie en l'air (2018) de Philippe Vasset se développent à partir d'un projet similaire: celui d'écrire à partir de lieux en déshérence, les zones blanches situées sur la carte IGN de l'Île-de-France dans Un Livre blanc, le rail délaissé de "l'aérotrain" dans Une Vie en l'air. Vasset investit volontairement des lieux situés hors du quadrillage de la rationalité technicienne et de la surveillance urbaine, hors des circuits d'échange et de consommation. Ses expériences de déambulation apparaissent ainsi comme un contretemps de la vie en régime néolibéral, où le temps et les efforts sont comptés. Faudrait-il, dès lors, donner à ce contretemps une valeur critique, à l'image de celle que Certeau ou Lefebvre octroient aux pratiques créatives et singularisantes, envisagées comme des voies de résistance au fonctionnalisme? À l'image aussi d'un discours critique qui a souvent "politisé" la démarche de l'écrivain? C'est l'écart entre le discours et la posture de l'auteur, d'une part, et l'analyse critique, de l'autre, que je tente ici d'expliciter.

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