Abstract

Abstract:

L'œuvre d'Antoine Volodine se construit comme un espace de transmigration pour les personnages "surnarrateurs," tous morts ou emprisonnés par le capitalisme, et donc du rationalisme comme clôture sémantique. Cette œuvre développe alors des stratégies de résistance narratives, dont une certaine logique de l'inversion: la fin est une non-fin, la mort une non-mort, la vie une non-vie (Volodine et Wagneur). Cet article propose de s'attarder sur ces mécanismes à partir de l'analyse du diptyque Le Port intérieur (2010) et Macau (2009). Il s'agit d'observer la façon dont la logique d'inversion fait de l'apparence un lieu d'invisibilité, d'indifférenciation (Ruffel), de déshumanisation, celle-là même à partir de laquelle les personnages post-exotiques revendiquent leur liberté, en transformant leur dépersonnalisation en impersonnalisation. Le renoncement positif à l'individualité leur permet d'échapper sans cesse à l'omnivisibilité (Rabaté) et de survivre en déléguant leur être à l'impersonnel.

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