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La chute d’Adrien Labi, le « fantôme du “triangle d’or” », cerné par la justice

Cet homme d’affaires mystérieux, propriétaire de nombreux immeubles de prestige à Paris, a été mis en examen pour « fraude fiscale » et « blanchiment ». La justice a saisi près d’un demi-milliard d’euros pour s’assurer qu’il acquitte sa dette fiscale.

Par  et

Publié le 04 avril 2023 à 18h00, modifié le 11 avril 2023 à 15h44

Temps de Lecture 8 min.

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Lundi 6 mars devait être une belle journée pour Adrien Labi. L’homme d’affaires britannique se trouve à Paris pour finaliser une importante vente immobilière avec Kering. Le géant du luxe français, dirigé par François-Henri Pinault, a accepté de débourser la somme astronomique de 1 milliard d’euros pour s’offrir deux immeubles situés avenue Montaigne, dans le 8e arrondissement parisien, où les prix de l’immobilier sont parmi les plus élevés de la capitale. Une transaction en or pour M. Labi, qui a plus que doublé sa mise depuis l’achat de ces immeubles, il y a huit ans.

Mais à peine la vente signée, l’euphorie laisse place à la stupeur. A la sortie de l’étude du notaire, des policiers de la brigade nationale de répression de la délinquance fiscale l’arrêtent et le placent en garde à vue. Un épisode rocambolesque qui vient ponctuer vingt ans d’aventures immobilières, au cours desquels le nom d’Adrien Labi a résonné aussi bien dans les beaux quartiers parisiens que dans les tribunaux.

Lire notre archive (2015) : Article réservé à nos abonnés Le propriétaire fantôme du Triangle d’or parisien

Les projecteurs se braquent pour la première fois en 2015 sur celui qu’on surnomme le « fantôme du “triangle d’or” ». Une enquête de « M Le Magazine du Monde » révèle que cet homme d’affaires inconnu du grand public détient un immense patrimoine immobilier de prestige dans cette zone huppée de l’hypercentre de Paris, dont la valeur se chiffre en centaines de millions d’euros. Adrien Labi est déjà bien connu de l’administration fiscale française, qui s’intéresse à ses montages depuis le milieu des années 2000. Soumises à de nombreux contrôles fiscaux, ses sociétés doivent acquitter des millions d’euros de redressements. Mais le fantôme se refuse à payer, exploitant tous les recours juridiques possibles.

Deux ans de prison pour sa fille

Petit à petit, pourtant, l’étau se resserre, à mesure que le fisc transmet à la justice les dossiers les plus graves. Une première enquête judiciaire est classée sans suite en 2010. Mais, deux ans plus tard, le tribunal correctionnel de Paris condamne pour la première fois au pénal une société de l’empire Labi pour fraude fiscale. Tempolux est reconnu coupable d’avoir fait circuler quatre immeubles parisiens entre plusieurs sociétés au Luxembourg et en France « dans un but exclusivement fiscal », pour éviter 4 millions d’euros d’impôts sur les plus-values. Adrien Labi, qui n’est officiellement relié à aucune de ces sociétés, passe entre les gouttes. C’est sa fille Clarissa qui est condamnée à deux ans de prison, en tant que gérante de Tempolux. Le tribunal note toutefois qu’il « apparaît hautement vraisemblable » qu’elle « n’a pas été, à elle seule, l’auteure des faits ».

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